Corse 2003, récit

Publié le par François Parigot

Et Encore la Corse !
 
Dimanche 27 avril2003,
 
Je me demandais bien (et je ne devais pas être le seul) ce que je venais faire dans cette galère, chahuté que j’étais par un vilain force 4 qui soufflait en levant des vagues parfois blanches d’écume.. Les bateaux étaient chargés à bloc avec une semaine de vivres dans les soutes et la navigation vent arrière n’était pas de la tarte !
Heureusement tout se calma après la tour d’Olmeto et l’arrivée dans la calanque de Fornello fût paisible. L’ami Patrick nous y attendait avec du rosé bien frais et de la charcuterie Corse ce qui acheva de nous remettre de nos émotions.
 
Lundi 28 avril
 
Chargement laborieux pour les néophytes de la randonnée puis parcours enchanteur vers les îles Bruzzi et la baie de Figari. Pendant la pause du midi l’arrivé d’un garde de la réserve marine nous fit l’effet d’une douche froide : le bivouac était interdit partout et sa seule suggestion était d’aller à l’hôtel à Bonifacio. Devant notre mine déconfite il finit par concéder que la petite calanque avant l’entrée du chenal du port de Bonifacio pourrait nous servir de bivouac ; Le hic c’est qu’il était plus de 15h et que c’était au diable pour nous. Malgré tout, soucieux de ne point susciter l’ire du fonctionnaire corse et ne point compromettre de futures randos nous décidâmes d’obtempérer. La loi de l’emmerdement maximum ayant décidé de frapper, une bonne brise d’Est se leva et nous força à faire des détours par tous les fonds de golfe pour nous abriter. C’est donc fort tard et assez fourbus que nous atteignîmes notre gîte au fond d’une superbe calanque crayeuse. Heureusement il y avait les tomates farcies de Luc pour nous requinquer !
 
 
 
Mardi 29 Avril.
 
Petite inspection du site avant de rembarquer et étonnement de voir que les Glénans avaient utilisé ce lieu pour des stages de voiles, des cahutes en ruine avec leur pancarte en témoignaient.
Un des points forts de cette rando devait être la visite des grottes situées sous les falaises de Bonifacio et personne ne fut déçu. Les touristes à bord des nombreuses vedettes qui sillonnaient le coin nous enviaient beaucoup. Nous devions faire escale au port de Bonifacio avant de continuer notre route mais le vent d’Est en décida autrement et le bivouac fut installé discrètement dans une petite calanque abritée toute proche du centre ville pendant que les courageux partaient en reconnaissance Soirée choucroute !
 
Mercredi 30 Avril
 
L’escadre au complet filait bon train vers la sortie du port quand un plaisancier nous avisa qu’un bulletin spécial de la météo annonçait un coup de vent d’est (force 7) jusqu’à midi.
Mon sang ne fit qu’un tour et j’envisageai illico une visite de la ville haute avec glaces et cartes postales en attendant que cela se calme. Malheureusement l’ami Luc ne l’entendait pas de cette oreille et prétendit que nous allions nous abriter derrière les falaises pour progresser et saisir le moment favorable pour passer le cap Pertusato. Je doutais fort de la justesse du raisonnement, mais il avait raison le bougre ! Après l’effet venturi à la sortie du port la progression se fit relativement au calme sauf quand des brèches dans la falaise laissaient passer un vent rabattant vous donnant l’impression d’être directement sous les pales d’un hélicoptère. Le pique nique sur un petit coin de craie sous les falaises fut très apprécié et effectivement vers 12h30 le vent se calma et nous permit une progression facile jusqu’à notre bivouac de Calla Longua sur la côte Est. Une sympathique paillote qui avait échappée au zèle destructeur de certains préfets nous abrita. Un bon dîner comme à l’habitude, quelques gouttes d’un breuvage reconstituant à base de malt et un bon feu sur la plage achevèrent de nous réconforter. Seule ombre au tableau : nous devions faire le tour des îles Lavezzi aujourd’hui et ce maudit vent d’Est nous avait retardé. Qu’à cela ne tienne nous le ferions jeudi, notre tour, et allions mettre les bouchées doubles pour rattraper notre retard. Que n’imagine-t-on pas autour d’un bon feu de camp !
 
Jeudi 1er Mai.
 
Malgré la date nous n’allions pas chômer ce jour-là ! D’abord cap sur l’île Cavallo et sa réserve de milliardaires. Quelques masures de luxe conçues par des architectes mégalos nous esbaudirent un peu, mais nous préférâmes les splendeurs naturelles des Lavezzi et les petites plages cachées au milieu des rochers. Quelques esprits narquois faisaient des comparaisons avec Ploumanac’h mais finalement on les sentait impressionnés.  Après une longue promenade sur l’île il fallut mettre cap au nord : Objectif la plage circulaire de Rondinara (vu le nom c’est pas étonnant qu’elle soit circulaire !) c’était sans compter avec ce fichu vent de Nord Est qui nous repoussa au fond du golfe de Santa Manza. Cela nous permit de découvrir un petit bivouac sympa mais nous étions toujours en retard sur le tableau de marche.
 
Vendredi 2 Mai
 
Pas question de pont pour nous, Port-Vecchio était encore loin et il ne fallait pas mollir.Le vent non plus ne mollissait pas d’ailleurs et il était toujours de Nord Est ! Nous atteignîmes Rondinara pour le pique-nique. C’est un site enchanteur bien protégé qui constitue un mouillage de rêve pour les plaisanciers. Ce jour là, il n’y avait que nous et quelques amateurs de kite-surf plus deux autochtones goguenards qui pensaient que nous étions venus de Roccapina, notre lieu de départ du dimanche, dans la journée. Ils devaient confondre nos Arktika avec des jet-ski !
L’après-midi nous pûmes tester la stabilité des bateaux dans une mer hachée qui nous faisait ressembler à des gamins sur un manége de chevaux de bois. Dans une traversée de golfe bien agitée Xavier prit un cap sur une tache blanche sur une plage qui se révéla être un couple en plein ébats, pensant être tranquille sur ce rivage inaccessible. Franche rigolade à bord des kayaks . Après une brève escale à Porto Novo, bivouac de l’an dernier, il fût décidé de mettre le cap sur Santa Giulia et d’y arrêter la croisière. Porto-Vecchio était trop loin. Le bourdonnement de petits kékés en jet-ski nous accueillit et nous fit comprendre que nous étions retournés à la civilisation. Un superbe taxi Mercedes avec des sièges cuir nous transporta Pascal et moi jusqu’à Bonifacio pour y récupérer le minibus aimablement garé là par l’ami Patrick. Notre air hirsute de flibustiers ne sembla pas choquer notre aimable et volubile chauffeur. Une fois le matériel chargé nous fîmes une petite navette jusqu’au camping « les îlots d’or » situé dans le golfe de Porto-Vecchio et où nous devions arriver par la mer. La douche chaude fût fort appréciée.
 
Samedi 3 mai
 
Bateaux vides par un beau soleil et un temps calme la troupe fonça jusqu’au phare de la Chiappa où Marie prit son dernier bain de mer avant le retour au camp, le rangement et le long, long retour jusqu’à Rennes.
 
On repart en 2005, pourquoi ne seriez-vous pas du voyage ?
 
Les bateaux : Arktika de chez Polyform
 
Les Kayakistes :
 
Marie-Christine Blaise (Betton)
Pascal Lebée (Polyform)
Luc et Christophe Vincent (Kraken)
Claude Huet, Xavier Hervé, François Parigot (Thorigné eaux vives)
Merci à la famille Chauvel pour la navette et l’apéro du 1er soir.
                                                                                  Récit François
                                                                                  Photos Claude Huet

Publié dans randokayak

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